En novembre 2024, j’ai fait mon premier accompagnement d’accouchement en maternité. Un véritable challenge !
Imprévu…
Cet accouchement n’était pas prévu ainsi. En effet, Julie avait tout organisé pour un Accouchement Accompagné à Domicile pour lequel j’étais sa Doula. C’était son 3e accouchement.
Nous nous étions rencontrées au mois d’août et nous avions échangé pendant plusieurs heures sur son futur accouchement chez elle. Une sorte de préparation à la naissance pendant notre trajet pour une formation en Homéopathie qu’on suivait toutes les deux. Je lui avais partagé mon expérience d’AAD et lui avait donné tous mes conseils (vocalises, visualisations, ambiance, …).
Il était prévu que je fasse des photos le jour J et qu’au besoin je lui prodigue des soins énergétiques pour l’aider elle et le bébé.
Et jusqu’à la « dernière minute », ce fut prévu ainsi… Malheureusement le travail a commencé le seul jour où la sage-femme ne pouvait être présente. Un mardi soir, je sortais de la douche et m’installait surle canapé pour regarder le film qu’on avait choisi, quand je reçus un message de Julie me disant qu’elle avait des douleurs comme des règles, qui étaient toutes les 4-5 minutes. Elle contacta la sage-femme qui lui indiqua avec regret ne pas pouvoir être présente. Toutefois Julie souhaitait que je l’accompagne.
Un challenge pour moi
Accouchement en maternité, je sais ce que c’est. Je l’ai vécu pour ma 1ère. Ils ont tellement de protocoles, établis par des bureaucrates, qu’il peut être difficile de faire un accouchement physiologique. Presque tout met en condition le corps pour produire de l’adrénaline (lumière aggrassive, odeur inseptisée, meubles, monitoring en permanence, …) donc augmenter la douleur.
De plus, la maternité vers laquelle on devait se diriger, la plus proche en fait, a très mauvaise réputation. Clairement, je n’ai eu que des retours négatifs de là-bas et parfois même à la limite du dramatique ! Entre une poche des eaux partiellement laissée dans l’utérus donc 3 semaines plus tard, la maman et son bébé allaité tombent en septisémie, une péridurale posée X fois n’importe comment donc inefficace, des déclenchements multiples, un papa cherchant pendant plus de 24h des nouvelles de sa femme et son bébé, … et le pire quelques jours avant l’accouchement de Julie on me partageait encore un nouveau récit catastrophe sur cette maternité.
Du coup, je suis partie de chez moi en stress, inquiète. Et en chemin pour chercher Julie, je me suis ressaisie. Je ne pouvais pas, et ne devais pas, lui amener mon stress. C’était simplement Hors de question pour moi ! Car ça impliquait lui transmettre, donc la faire produire de l’adrénaline. J’ai donc respiré un grand coup, mis dans ma voiture l’album Féminin Sacré qui me redonne toujours beaucoup d’énergie d’Amour, et appelé Yushua, Marie-Madeleine, mes guides et anges et ceux de Julie pour nous aider à ce que tout se passe bien… et ça a fonctionné 😉
Une belle surprise
Arrivée chez Julie, je lui demande ce qui est réellement important pour elle, ce sur quoi elle veut que je me batte. Son mari ne peut être présent, car il doit garder les 2 plus grands. Je leur explique que je ferai tout mon possible mais que l’accouchement en maternité n’est pas un AAD, et je ne sais pas sur quoi ils seront d’accord là-bas.
Une maman courage
Comme elle contracte tous les 2 minutes, on se prépare à partir dès mon arrivée. D’ailleurs j’ai bien cru qu’elle allait accoucher dans ma voiture car ça s’est accéléré en route, bien que nous n’étions pas très loin de la maternité. Comme ce n’était pas prévu, et qu’on ne connaissait pas vraiment les lieux, on s’est un peu perdue dans les couloirs, donc je me suis dite que j’allais devoir appeler « Au secours » car elle risquait d’aacoucher dans le couloir. Je lui ai proposé plusieurs fois de prendre un fauteuil et de la pousser mais elle était vraiment courageuse et voulait marcher.
En plus de la douleur des contractions, c’était beaucoup d’émotions pour elle car elle était seule avec moi, sans son mari. Pour les AAD que j’ai accompagné, j’étais une sorte de coach pour le couple. Et au moment de pousser, j’aidais la maman en lui transmettant en quelque sorte de mon énergie « Vas-y ! Tu peux le faire ! » et en lui tenant la main. Là je sentais que je devais être plus : un Pilier ! Et j’ai eu encore plus d’empathie et d’Amour pour cette jeune femme, que pour les autres. Aujourd’hui je suis extrêmement honorée d’avoir pu tenir ce rôle auprès d’elle. Nous avons noué une relation d’amitié et ça me fait plaisir de la revoir 😉
La bonne équipe
Finalement la belle surprise est que nous sommes tombées sur une jeune sage-femme très ouverte : elle a accepté que Julie reste mobile (dans la limite de la possibilité que lui laissait le câble du monitoring), qu’elle accouche dans la position qu’elle voulait, et même au final parterre, et de clamper le cordon lorsqu’il eut cessé de battre. Juste un petit bémol sur l’auxiliaire puéricultrice, mais c’est seulement parce qu’elle ne sait pas, qu’elle est jeune, … il serait judicieux qu’elle lise « Pour une naissance sans violence » de Frédérick Leboyer. Afin de laisser plus longtemps le bébé se réchauffer sur sa maman avant les examens, ne pas lui toucher la tête qui est endolorie, …
Une bonne préparation
Malgré cet accouchement en maternité non envisagé, je pense que Julie a été bien préparée. Hormi le fait que ce n’était pas les murs de chez elle, mais ceux de l’hôpital, et quelques petits détails, ça s’est passé comme ça se serait passé en AAD. Je peux dire qu’elle a eu un accouchement presque aussi beau que le mien.
On est arrivée vers 23h-23h30 là-bas, le temps de se perdre dans le labyrinthe qu’est cet hôpital. Et Nikita est né à 00h27. Julie était surprise de la rapidité. La sage-femme m’a dit que ce serait top que tous les accouchements se passent ainsi. Quant à moi, je devais être la seule à trouver cela normal 😉
Je pense avoir rempli pleinement mon rôle de Doula. J’ai sécurisé l’espace, amené le plus de douceur que je pouvais dans cet environnement aseptisé. J’ai été rassurante et encourangeante pour cette jeune maman.
Et je crois qu’il n’y a pas besoin de plus de mots : cette photo dit TOUT !
Une belle leçon
Moi qui n’imaginais pas ou du moins mal d’accompagner des accouchements en maternité, tout compte fait si l’on m’en fait la demande, je dirai « OK ». Mais j’aimerais pouvoir préparer le terrain avec le personnel hospitalier avant afin de créer un climat encore meilleur.
Merci de tout mon coeur, Julie, pour ce que tu m’as apporté…